Dans ce monde fait de différences, le handicap reste la plus coriace d’entre elles. Dans ce monde censé être de plus en plus « inclusif », beaucoup de problématiques restent ancrées. Et si nous abordions les coulisses du handicap dans la société ?
L’impression de gêner : insertion ou rejet ?
Quand on est en situation de handicap et que l’on est sociable, nous avons plus de facilité d’être intégré dans un groupe. Au début, les personnes valides du groupe n’osent pas forcément nous parler ou même tenir une conversation alors que l’on tente de l’engager. C’est un sentiment assez frustrant qui nous accompagne lors de chacune de nos intégrations. De plus, le regard a dû mal à se porter sur nous. Les personnes vont avoir tendance à regarder les autres, même si elles nous parlent directement.
Après avoir réussi l’intégration, les gens sont de plus en plus à l’aise pour nous parler ou nous regarder. Cependant, nous sommes aussi plus à l’aise de notre côté pour leur demander des services nécessaires que l’on ne peut pas faire. Par exemple, porter un livre ou amener une boisson… Et c’est là que cela se corse… En effet, les services seront rendus de temps en temps, à condition de bien mettre les formes car cela les brusque énormément si l’on ose demander un jour un service sans un « s’il te plaît » ou un « merci » illico presto !
Au début, les gens disent « oui cela ne me dérange pas » mais si le service s’avère plus compliqué que prévu, ils peuvent « en avoir marre » et le faire ressentir à travers des gestes ou des phrases déplacées, car pour eux, ce n’est pas habituel et contraignant. Leur besoin de reconnaissance va être très élevé car cela impacte leurs habitudes et surtout leur confort qu’ils ne quittent jamais…
Dans ces moments-là, nous nous rendons compte qu’il y a et aura toujours une barrière entre les valides et les personnes handicapées. Seules les personnes valides qui sont réellement sensibilisées auront des réflexes.
Dans notre « début de vie handicapée » cela peut-être extrêmement blessant et énervant. C’est un sentiment qui peut user à la longue… Il peut arriver de culpabiliser d’être en situation de handicap par rapport aux autres qui aident car nous avons l’impression d’être un gêne très important. Ils veulent que nous soyons autonome sans connaître nos pathologies, sans savoir ce que sur quoi l’autonomie peut être portée… A cela peut s’ajouter également l’anxiété avec la peur de demander.
Ne pas partager la même philosophie de vie
Le handicap amène à changer notre regard sur la vie, sa valeur et tout ce qui la compose. Les personnes valides la perçoivent d’une manière différente.
Nous avons tendance à donner une image agaçante puisque nous nous réjouissons pour des choses qui paraissent futiles ou à s’énerver pour des choses atroces, qui pour les autres, semblent ridicules. (A l’inverse, nous remarquerons que pas mal de gens se plaignent et critiquent à longueur de journées sans raison valables, ce qui est assez comique).
Ils nous arrivent également d’être jugé pour des situations que l’on ne connaît pas : « Tu sais pas faire ? », « Tu as 23 ans et tu n’as jamais fait ça ? », « Pourquoi tu le fais pas ou pourquoi pas comme nous ? »
Ils nous arrivent également d’être jalousé (et oui c’est possible !) : « Pourquoi tu as ça toi ? », « Pourquoi elle a pas comme moi/comme nous » etc…
Conclusion
Malheureusement, beaucoup de gens ne connaissent pas et ne comprennent pas les coulisses du handicap, ce qu’il impacte et comment il s’y prend. Tous les jours, de nouvelles choses sont à supporter par dépit et nous sommes incompris.
Par chance, de plus en plus de gens concernés sont là et nous aident comme il se doit.